C’est l’histoire d’un homme seul, un des plus brillants esprits de son temps, diabolisé par une partie des intellectuels français avant que l’Histoire réhabilite sa pensée, d’une frappante modernité.

Professeur, philosophe, sociologue, journaliste et politologue influent dans le monde entier, Raymond Aron, réfugié à Londres en 1940 après avoir assisté à la montée du pouvoir hitlérien en Allemagne, fut l’un des premiers, dès les années 1930, à ouvrir les yeux face aux crimes nazi et stalinien. Et, avant même Hannah Arendt ou George Orwell, à mettre au jour les liens de parenté entre les deux systèmes totalitaires du XXe siècle.
Auteur d’une œuvre monumentale, il consacra sa vie à dénoncer toutes les formes de fanatisme, à regarder le monde tel qu’il est et non tel qu’il devrait être, à chercher la vérité et à traquer le mensonge. A l’heure où les populismes et les régimes autoritaires reviennent en force, ses analyses sur la fragilité des démocraties, de la paix et des libertés sont plus éclairantes que jamais. « Un professeur d’hygiène intellectuelle » disait de lui Claude Lévi-Strauss.

Ce film dresse un portrait inédit de cette personnalité méconnue et inclassable, grâce à des archives inédites, le témoignage intime de sa fille, Dominique Schnapper, sur une vie personnelle plus romanesque qu’on l’imagine, et le regard de nombreux intellectuels comme Daniel Cohn Bendit, Raphaël Enthoven, Brice Couturier ou Nicolas Baverez.
Le récit nous fait revivre avec Aron les grands événements du XXe siècle et les débats souvent violents qui l’opposèrent durant près de quarante ans à son ami de jeunesse Jean-Paul Sartre. Deux visions du monde qui continuent aujourd’hui à structurer notre pensée.

Ce film a remporté le Laurier de l’audiovisuel 2018 dans la catégorie culture.