Avec Mozart Requiem le Ballet d’Europe s’inscrit dans la voie qui est la sienne : affirmer, dans le monde contemporain, le caractère précieux de la vie trop souvent menacée. Ainsi, il va chercher la vie jusque dans son fond le plus obscur : la mort. Pour le chorégraphe, l’avenir se construit sur la mémoire du passé, non pas dans un sens de conservatisme mais de fidélité. En ce sens il ne commémore pas la naissance de Mozart : il matérialise le sens du message porté par le Requiem en l’inscrivant dans le monde d’aujourd’hui. Il ne s’agit pas de chorégraphier sur le Requiem de Mozart, mais de créer un lien direct entre la musique et les corps ; la chorégraphie ainsi proposée dans Mozart Requiem veut développer les corps au sein de la musique, dans une perméabilité sans fard entre danse et musique. Les gestes des danseurs sont, dans Mozart Requiem, volontairement travaillés à l’extrême pour être précis et naturels, sans fioriture. Ils portent ainsi cette mémoire qui caractérise le vivant, pour lequel le superflu est une perte de vitalité.
Chorégraphie : Jean-Charles Gil
Musique : Wolfgang Amadeus Mozart, Requiem en Ré mineur K626 Interprété par le choeur et l’Orchestre de l’Opéra de Vienne dirigé par Karl Böhm, 1956
Scénographie et créations lumières et costumes : Jean Michel Bruyère
Interprètes : 14 danseurs