« De même que tu te jettes ici dans le tourbillon mondain, de même tu peux écrire des œuvres, en dépit de toutes les entraves qu’impose la société. Ne garde plus le secret sur ta surdité, même dans ton art. » Beethoven, 1806 (inscription en marge d’une esquisse de son Quatuor op. 59 n° 3 ).
Beethoven est plus décidé que jamais à produire sa symphonie, quelle que soit la réaction du public viennois qu’il redoute ou les difficultés qui jalonnent sa vie. Il travaille dans l’idée que ses œuvres doivent avoir un lien entre elles, comme si chacune représentait une partie d’une œuvre globale, d’un univers musical extrêmement construit. Il compose sa Symphonie n° 5 entre 1804 et 1808, mais il mûrit son projet depuis bien plus longtemps. La grande originalité de cette symphonie tient dans le motif initial de quatre notes : trois notes brèves suivie d’une longue. Beethoven affectionne cette formule qu’il a déjà utilisée dans des œuvres antérieures mais lui donne ici une fonction primordiale. Véritable stratège musical, il développe et articule sa symphonie autour de l’omniprésence de ce motif. Il crée, pendant les quatre mouvements, l’expression d’un conflit entre un élément extérieur oppressant - ce fameux motif que chacun est libre d’interpréter à sa manière mais que Beethoven explique comme les coups du « destin à la porte » - et l’Homme. Il apporte ainsi à la musique symphonique une dimension dramatique jamais atteinte jusqu’alors, à laquelle s’ajoute une dimension autobiographique.
DAVID GRIMAL & LES DISSONANCES
Les Dissonances, hommage au célèbre quatuor de Mozart, est un collectif d’artistes créé par le violoniste David Grimal. L’ensemble musical, à géométrie variable et sans chef d’orchestre, dispose d’une absolue liberté de choix de programmation. Cette autonomie offre aux musiciens la possibilité de rencontrer un nouvel auditoire parfois intimidé par la musique dite classique pour leur apporter une nouvelle vision des œuvres du grand répertoire.