Pour Savages, pas de doute : au cours de leur tournée mondiale 2016, la date à filmer c’était ce 1er mars à la Cigale. Aux yeux des 4 musiciennes un concert rock c’est une alchimie particulière et ce rendez-vous Parisien, c’était une salle, un public et une proximité proche de l’ambiance des sets Londoniens qui ont façonnés et fascinés leur musique… Ce soir là encore une fois, Savages produisit un « événement », que l’on retrouve dans cette puissante captation filmique où la radicalité du groupe amène les artistes et le public à l’intense émotion de « Adore », avant l’incroyable transe finale partagée avec Bo Ningen. Sur scène, la voix magnétique d’une Jehnny en talons enchaine les titres de Silence Yourself et d’Adore Life déchirés par les riffs au couteaux de Gemma et martelés par l’extrême précision de la rythmique de Fay et Ayse. Ce qui est si particulier avec Savages, c’est cette urgence de tous les instants, celle qui fait « jouer leur peau » à des artistes se consumant sur scène dans leur musique. Mais, plus qu’une simple captation, le film d’Antoine Carlier, amène une plus-value de son et d’images : ainsi ce que le public du fond de la salle pouvait seulement ressentir se vérifie avec les gros plans du film montrant Jehnny pleurant l’émotion de ses textes, la concentration immense de Gemma et sa guitare, ou le plaisir de Fay et son incroyable volume de batterie. Véritable objet filmique prolongeant leur rock, le magnétisme puissant de Savages repousse toute facilité et ne laisse pas indemne le spectateur, même devant son écran.