L’une a été déportée parce que juive, l’autre parce que résistante, la troisième parce que juive et résistante… Trois femmes qui ont connu l’enfer des camps reviennent sur leur descente au fond de l’indicible …
Gisèle Guillemot, Normande, participe au sabotage de trains militaires allemands. Tous ses camarades hommes sont fusillés. En tant que femme, elle voit sa condamnation à mort commuée en déportation à Ravensrück puis à Mauthausen.
Eva Tichauer, juive de Berlin, se réfugie en France avec ses parents en 1933. Pendant la guerre, elle entre en résistance active. Arrêtée lors de la rafle du Vél d’Hiv, elle est envoyée à Auschwitz dont elle sera en 1945 une des rares rescapées.
Frania Haverland, juive polonaise, connaît d’abord à 14 ans l’enfermement dans le ghetto de Tarnow. En 1943, elle est conduite au camp de Plaszow où elle n’échappe à la mort que grâce à la fameuse « liste de Schindler ». Puis, c’est Auschwitz, Birkenau, Flossenburg et Theresienstadt où elle est libérée le 8 mai 1945, seule survivante de toute sa famille.
Malgré les efforts des historiens, malgré les archives, malgré de nombreux témoignages, les négationnistes des camps d’extermination hitlériens n’hésitent pas à proclamer toujours la non-existence de ces camps. Il faut donc hélàs ! continuer à recueillir les témoignages de rescapés d’Auschwitz et de Birkenau, pour que leur mémoire demeure même après leur disparition et puisse être opposée aux néo-nazis de tout genre.
Itinéraires est le recueil de trois de ces témoignages.
Trois témoignages de plus ? Non. Trois appels nécessaires à notre vigilance.
« Il est encore fécond le ventre d’où est sortie la bête immonde » (B.Brecht)