Opérette en 3 actes de Louis Varney
Livret de Jules Prével et Paul Ferrier adapté par Jérôme Deschamps
d’après L'habit ne fait pas le moine d’Amable de Saint-Hilaire et Duport
Créé à Paris, aux Bouffes-Parisiens, le 16 mars 1880
Au XIXème siècle, on aime mettre en scène des militaires. Les Mousquetaires au Couvent, Opérette à mi-chemin entre les grands genres lyriques et le spectacle de boulevard, se trouve être un bon compromis. Mêlant pittoresque, humour, émotion et absurde.
Pour la dernière œuvre de son mandat de directeur à l’Opéra Comique, Jérôme Deschamps nous offre des histoires d’amour ponctuées par l’opposition entre militaire et religieux. Nous sommes sous Louis XIII, en Touraine. Alors que Richelieu craint une nouvelle conspiration, deux fringants mousquetaires amoureux s’emparent des vêtements de deux pèlerins, pour pouvoir pénétrer dans le couvent où sont retenues leurs bien aimées. Et, sous ses premiers abords libertins et irrévérencieux, se cachent des propos plus graves : la religion présentée comme une violence, un choix contre nature. Une pièce audacieuse pour l’époque, mais qui fut un triomphe lors de sa création aux Bouffes Parisiens. La mise en scène de Jérôme Deschamps, ainsi que les décors et les costumes sont eux bien contemporains : anachronismes visuels avec des accessoires modernes, mais aussi verbaux avec un vocabulaire et des expressions de nos jours.
Sur une musique de Louis Varney, mélodieuse, raffinée et entraînante, entrecoupée d’intermèdes comiques et inattendus qui raviront les spectateurs, les solistes expriment tout leur talent. Anne-Catherine Gillet (Simone), reine lyrique de la soirée domine la distribution de son timbre envoutant d’une technique délicate. Quand à Anne-Marine Suire (Marie de Pontcourlay), elle nous montre des débuts brillants dans un rôle majeur sur la scène parisienne.
Spectacle enregistré à L'Opéra Comique (Paris), mise en scène de Jérôme Deschamps, avec l'Orchestre Symphonique de l'Opera de Toulon.
PHOTOS : © DR - CLC PRODUCTIONS