Après la lente maturation de la Première Symphonie, la gestation de la suivante prend place en l’espace d’une seule année, et sa création à Vienne par le chef d’orchestre wagnérien Hans Richter est un succès. Tous la trouvent plus compréhensible, plus lumineuse ; Brahms lui-même parlait en plaisantant d’une « suite de valses » (se référant notamment au mètre ternaire de deux de ses mouvements), ou d’une « petite symphonie gaie, tout à fait innocente ».
Pourtant, à son éditeur Simrock, il confie : « Je n’ai encore rien écrit d’aussi triste […] : la partition devrait être éditée avec un cadre noir » ; et au compositeur Vinzenz Lachner qui déplorait la noirceur des trombones et du tuba dans l’Allegro non troppo initial, il écrit : « Je dois pourtant avouer que je suis un homme extrêmement mélancolique ».
Œuvre de contrastes intérieurs, donc, où coexistent et se mêlent sérénité d’héritage classique et tensions nordiques.
Cette deuxième symphonie ne déroge pas à la règle formelle « traditionnelle » que Brahms a faite sienne : quatre mouvements, d’une part, et reprise de l’exposition de la forme sonate liminaire (ce ne sera plus le cas dans la Quatrième Symphonie), d’autre part.
DAVID GRIMAL & LES DISSONANCES
Les Dissonances, hommage au célèbre quatuor de Mozart, est un collectif d’artistes créé par le violoniste David Grimal. L’ensemble musical, à géométrie variable et sans chef d’orchestre, dispose d’une absolue liberté de choix de programmation. Cette autonomie offre aux musiciens la possibilité de rencontrer un nouvel auditoire parfois intimidé par la musique dite classique pour leur apporter une nouvelle vision des œuvres du grand répertoire.