La réalisatrice Alexandra Routhiau Mikaélian, française d’origine arménienne, a fait la promesse à son grand-père de retrouver les membres de leur famille en Turquie à partir d’un prénom, celui de Shahimé, cette sœur qu’il n’a jamais pu rencontrer. De ce voyage dans le temps à la recherche des vivants, Alexandra va soulever le voile de l'un des tabous les plus profondément ancrés dans la société Turque, de ceux pour lesquels on risque encore sa vie.
Cette histoire ce sont les histoires de ces millions d’Arméniens et de Turcs, ceux que l’on appelle les arméniens cachés » ou « les restes de l’épée » descendants des femmes et enfants convertis et intégrés de force dans la population turque lors du génocide des Arméniens. Pour la première fois nous racontons les récits manquants de ces femmes victimes du génocide, ces grand-mères arméniennes qui ont transmis leurs histoires en chuchotant.
Comme l’explique l’écrivaine et avocate Féthiye Cetin qui intervient dans le film :
« Chaque Turc découvre qu’il a peut être du sang arménien dans les veines et chaque Arménien, y compris dans la diaspora, réalise qu’il a peut être des cousins musulmans en Turquie »
110 ans après les événements de 1915, il est temps d'ouvrir le livre de cette histoire commune dans un documentaire mais surtout les portes du silence pour enfin, peut-être, panser les blessures ensemble et construire des ponts vers la réconciliation.